
Dans un monde où tout le monde est diplômé, les compétences techniques (“hard skills”) ont de moins en moins le vent en poupe.
Pour 59% des employeurs, «le diplôme n’est pas un critère essentiel». C’est la conclusion choc d’une enquête publiée par Pôle emploi fin mars. Le savoir-être est privilégié par rapport au savoir-faire. Plus que le diplôme, ce sont les compétences comportementales, autrement appelées “soft skills” qui attirent désormais le plus les recruteurs. Pour 6 employeurs sur 10, les “soft skills” sont jugées «plus importantes que les compétences techniques».
Le mouvement est profond, les “hard skills” sont amenées à reculer. Une étude du World Economic Forum de Davos publiée en 2016 soulignait qu’«en moyenne, d’ici 2020, plus d’un tiers des compétences principales requises dans la plupart des professions ne sont pas encore considérées comme essentielles au travail aujourd’hui.» L’avènement du digital, qui fait muter à grande vitesse les métiers, rend les compétences techniques de moins en moins pérennes dans le temps. Pour résumer, il vaut mieux miser sur les qualités humaines, qui ne se périment pas, que sur les compétences techniques, dont la durée de vie est limitée.
Face à ce changement de paradigme, les écoles de commerce changent elles aussi de vision. Car finalement la différence entre deux diplômés, tous les deux aussi bien formés, ne se joue-t-elle pas sur le plan humain ? «Nous constatons aujourd’hui une très forte demande des entreprises, explique au Monde François Bonvalet, directeur de Toulouse Business School. Sur le plan technique, il n’y a pas de grande différence entre deux jeunes diplômés sortant d’une grande école. Mais, sauront-ils passer le bon message ? Seront-ils capables de travailler avec leurs collègues, d’être leader ? Travailler sur ces compétences humaines et émotionnelles, c’est se donner toutes les chances de progresser. Ce sont bien ces compétences comportementales qui feront la différence».
On estime que les “soft skills” incontournables sont :
- le sens de l’efficacité,
- le sens de la communication,
- la flexibilité et adaptabilité,
- le sens du collectif
- et enfin la créativité et le sens de l’initiative.
Les “soft skills” sont précisément ce qui ressortira d’un entretien d’embauche.
Entre deux candidats aussi bien formés techniquement, ce seront les qualités humaines et la capacité à générer de l’intelligence collective qui feront la différence. On parle aussi d’«emotional skills» (curiosité, empathie, résistance émotive) ou «helping skills» (capacité à aider les autres) pour désigner tout cet ensemble de qualités devenues indispensables en entreprise. Dans ce contexte, plus que jamais, une expérience dans une ONG ou une association s’avère un véritable plus pour l’embauche.